bapteme sous condition

Le Concile de Trente 1542-1563 et son Catéchisme de 1566
texte repris des « éditions Desclée et Cie, imprimatur à Tournai, le 17
juillet 1923

le baptême « sous condition »

« le Baptême imprime dans notre âme un caractère ineffaçable...  Cependant,
comme c'est en se fondant sur la nature et la vertu de ce caractère que l'Eglise
a décidé que le Baptême ne pouvait jamais être réitéré, les Pasteurs ne
négligeront pas de le rappeler souvent aux Fidèles, afin de prévenir toute
erreur à cet égard. Au reste, cette doctrine est celle que professe l'Apôtre
dans ces paroles: (Eph., 4, 5. 92. )« il n'y a qu'un Seigneur, une Foi, un
Baptême. » Ensuite quand il exhorte les Romains à conserver soigneusement la
vie, qu'ils ont reçue de Jésus-Christ, en mourant avec Lui par le Baptême,
ce qu'il ajoute (Rom, 6, 10. ), si Jésus-Christ est mort pour le péché, il n'est
mort qu'une fois, ne semble-t-il pas vouloir dire ouvertement que si
Jésus-Christ ne peut mourir une seconde fois, il ne nous est pas permis non
plus à nous-mêmes de mourir deux fois par le Baptême.
Aussi la Sainte Eglise fait-elle publiquement profession de n'admettre qu'un
seul Baptême. Et pour trouver cette doctrine absolument conforme à la raison
et à la nature de ce Sacrement, il suffit de se rappeler que le Baptême est
une régénération spirituelle. De même que selon l'ordre de la nature nous ne
naissons et ne venons au monde qu'une seule fois, de même encore, pour
parler le langage de Saint Augustin, qu'il est impossible de rentrer dans le
sein de sa mère, ainsi il ne peut y avoir non plus qu'une seule génération
spirituelle, et dans aucun cas, le Baptême ne peut être renouvelé.
Et que personne ne s'imagine que l'Eglise le renouvelle, lorsque dans l'incertitude
si le Baptême a eu lieu, elle fait l'ablution sacrée, en disant: si tu as
été baptisé, je ne te baptise pas de nouveau, mais si tu ne l'as pas été, je
te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Ce n'est point là
recommencer le Baptême d'une manière criminelle, c'est au contraire remplir
un devoir très saint que de l'administrer ainsi sous condition.
Cependant les Pasteurs ont quelques précautions à prendre sur ce point, pour
éviter des fautes journalières qui sont très contraires au respect dû au
Sacrement. Ainsi, il en est qui ne croient pas commettre la moindre faute en
baptisant sous condition tous ceux qu'on leur présente indistinctement. Si
on leur apporte un enfant, ils ne songent point du tout à s'informer, s'il a
été baptisé auparavant, mais ils le baptisent eux-mêmes sur le champ. Bien
plus, s'ils savent que le Sacrement a été administré à la maison, ils n'hésitent
point à réitérer l'Ablution sainte, en y joignant les cérémonies prescrites.
Cependant ils ne sauraient agir ainsi sans faire un sacrilège, et sans
contracter cette indignité que les Auteurs ecclésiastiques appellent une
irrégularité.
Le Pape Alexandre [33] n'autorise cette manière de baptiser qu'à l'égard de
ceux sur le Baptême desquels, après un examen attentif, il reste encore
quelque doute.
Dans tous les autres cas, il n'est jamais permis d'administrer de nouveau ce
Sacrement, même sous condition. »
 
Droit Canon actuel (1917, 1983)
Can. 869 - § 1.
S'il y a doute qu'une personne ait été baptisée ou que le baptême lui ait
été administré validement, et que le doute subsiste après une enquête
sérieuse, le baptême lui sera administré sous condition.
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